Dassault Systèmes modélise la planète en 3D

Le champion français de l’édition de logiciels étend son offre aux collectivités et gestionnaires de territoires. A suivre…

Quel est le point commun entre un Boeing 777, une bouteille d’Evian et une montre Swatch ? Tous les trois ont été conçus avec CATIA, le logiciel phare de Dassault Systèmes, leader mondial des logiciels de création 3D. Mais Dassault Systèmes s’intéresse aussi à la ville et au développement urbain et prépare les outils qui permettront demain la gestion de territoires à l’échelle de la planète.

Bertrand Gervais, R&D Globe Development Manager et Yann Lavairye, Directeur avant-vente et projet stratégique chez Dassault Systèmes animent à Rennes une équipe issue d’Archividéo, société acquise par Dassault Systèmes en 2013. Ils nous expliquent leur activité et comment FME aide le géant de la 3D, The 3DEXPERIENCE Company.

Les axes de recherche et développement

« Au niveau de la recherche et développement, nous travaillons essentiellement sur des technologies de modélisation et de diffusion » explique Bertrand Gervais. Les techniques heuristiques permettent de générer des représentations 3D à partir de données 2D et d’une grammaire décrivant l’ensemble des règles de construction. Outre le bâti, les modèles peuvent représenter les arbres isolés ou en forêt, le mobilier urbain, les ponts et tous les éléments qui concourent à l’analyse technique et paysagère d’une scène 3D… La modélisation procédurale permet d’aller plus loin en définissant de manière très détaillée tous les éléments de la façade, ce que l’on appelle la modénature, et bientôt l’intérieur des bâtiments.

« Le volume de données et les besoins de calcul nécessaires à la représentation des modèles 3D sont tels que nous avons fait le choix d’assurer le stockage sur nos serveurs dans le cloud. Nous travaillons donc à améliorer les techniques de streaming (ou « diffusion dynamique du flux de données ») nécessaires à la représentation de la scène 3D ».

Un produit pour modéliser la planète

« Notre technologie est déjà opérationnelle et a été adoptée par des grandes villes telles que Rennes ou Lille » poursuit Yann Lavairye. « Dès 2010 nous avons édité avec l’Institut National de l’Information Géographique et Forestière l’offre Territoire3D basée sur une maquette numérique 3D de l’ensemble du territoire métropolitain. Les technologies développées à Rennes vont être intégrées dans notre solution pour la modélisation et la simulation de la planète dont l’objectif est l’exploitation durable et sûre de ses ressources naturelles. Nous allons lui apporter les fonctions nécessaires à la gestion du hors sol, notamment l’aménagement du paysage et l’urbanisme.

Les collectivités pourront ainsi exploiter les mêmes outils que ceux déjà disponibles pour le monde de l’industrie. Les cas d’utilisation sont nombreux : aménagement de nouveaux quartiers, raccordement des réseaux, simulation du trafic routier ou du risque d’inondation… »

Pas de modèle sans données

Mais pour Bertrand Gervais, disposer d’une infrastructure matérielle et d’algorithmes performants ne suffit pas : « Les données sont le carburant nécessaire pour faire fonctionner le système et de fait, une partie de notre activité consiste à traiter des données et c’est bien sûr là qu’intervient FME. Nous utilisons FME Desktop principalement pour trois types de tâches : contrôle, chargement et extraction. »

« Le contrôle est indispensable car le résultat final dépend directement de la qualité et de la pertinence des données exploitées. FME permet de détecter les incohérences à l’intérieur d’un jeu de données, par exemple la hauteur des bâtiments ou entre jeux de données d’origines diverses, par exemple la cohérence entre l’emprise des routes et des bâtiments. »

« Le chargement consiste à transformer les données source de notre socle 3D ou celles de nos clients dans un schéma qui nous sert actuellement de format pivot. Nous réalisons ensuite l’intégration vers nos serveurs de production dans le cloud avec des outils internes. FME nous permet d’assurer trois opérations à la fois : convertir le format source (souvent du Shapefile), changer la structure des données et définir le style graphique de chaque entité à partir de ses caractéristiques propres. »

« L’extraction nous permet de fournir aux clients qui le souhaitent des scènes 3D pour traitement sur leurs propres outils. Nous privilégions la fourniture des jeux de données au format CityGML. C’est un format d’échange très complet et bien supporté par FME. FME Data Inspector est ainsi un des rares outils permettant une visualisation directe des jeux de données CityGML. »

« Ce format a mis du temps à se répandre mais il est maintenant de plus en plus exploité et c’est une bonne chose » conclut Bertrand Gervais.

La plate-forme collaborative de demain ?

Quand on consulte la gamme de solutions Dassault Systèmes, on peut rêver à ce que sera la plate-forme de demain exploitant toutes ces technologies : en 3D évidemment, avec des fonctions de simulation qui permettront de juger immédiatement de l’impact d’une nouvelle route sur le trafic urbain, de la qualité de son revêtement sur le bruit ou consulter la fiche technique d’un candélabre pour connaître sa composition et permettre le recyclage de ses différentes parties, disposer de statistiques sur les taux de pannes ou la traçabilité de ses ampoules…

Est-ce que l’on va concevoir et gérer les villes et les régions comme on le fait actuellement pour les avions ? Une chose est sûre, FME sera là pour assurer le traitement des données.

Personnes interrogées : Bertrand Gervais
R&D Globe Development Manager

Yann Lavairye
Directeur avant-vente

www.3ds.com