L’IGN valorise l’Open Data de l’Eurométropole de Strasbourg

Un bel exemple de coopération mutuellement profitable grâce aux données libres.

IGN, acteur historique de la production de données géographiques

L’IGN (Institut National de l’Information Géographique et Forestière) est l’organisme chargé de la production et de la mise à jour des cartes et données géographiques souveraines indispensables à la mise en œuvre des politiques publiques sur l’ensemble du territoire national : environnement, aménagement du territoire, prévention des risques, agriculture, défense…

Une centaine de personnes travaillent quotidiennement sur l’ensemble des départements français à la seule mise à jour du principal référentiel : la BD TOPO.

Cette base décrit tout ce qui se trouve à la surface de la Terre (bâtiments, routes, limites administratives, topographie…) avec une précision métrique et exploitable à des échelles allant du 1 : 2 000ème au 1 : 50 000ème.

Eurométropole de Strasbourg, acteur engagé de l’Open Data

Mais nombre de structures publiques locales réalisent un travail similaire sur leur territoire respectif pour maintenir leur propre base de données géographiques.

Pour éviter de dupliquer ce travail et offrir de l’information à jour aux citoyens, de nombreuses collectivités se sont engagées dans la publication libre de leur données, c’est le principe de l’Open Data : favoriser l’échange d’information pour diminuer les coûts de production et augmenter les possibilités de valorisation.

Le projet Open Data est ainsi au cœur de la stratégie digitale de l’Eurométropole de Strasbourg qui publie des centaines de jeux de données sur son portail dédié : https://data.strasbourg.eu

Parmi les fidèles utilisateurs du service, on trouve l’IGN qui voit là un moyen de réduire ses coûts de production tout en augmentant la fréquence des mises à jour. Un double bénéfice qui permet aux agents de l’institut de concentrer leur énergie sur les zones rurales bénéficiant de moins de moyens pour assurer leur propre suivi.

FME, c’est magique : vous pouvez tout faire. On peut traiter des données raster, appeler des bases de données, internet, faire du mailing….

Eliane Roos – IGN

FME, composant central de l’échange d’information

Mais il ne suffit pas que la donnée soit disponible, il faut pouvoir l’exploiter, la contrôler et l’intégrer dans son propre référentiel. C’est là qu’intervient FME.

Ainsi l’IGN récupère chaque mois les données du réseau routier publiées par l’Eurométropole au format Esri Shapefile.

FME permet de comparer deux versions successives du jeu de données pour en extraire les évolutions. Ces changements sont ensuite eux-mêmes comparés à la dernière version de la BD TOPO pour identifier les actions à appliquer pour la mettre à jour : les ajouts d’objet, les suppressions et les mises à jour.

Carte topographique de Strasbourg.
Données cartographiques : IGN

Ces évolutions doivent ensuite être remontées auprès des gestionnaires de la BD TOPO qui décideront au final et objet par objet d’intégrer ou non la mise à jour dans le référentiel officiel.
Pour cela, l’IGN a mis en place un service web de signalement accessible via une API de type HTTP/REST : l’espace collaboratif.

L’espace collaboratif permet de centraliser facilement et rapidement les propositions de mise à jour provenant de ses contributeurs tels que l’Eurométropole, mais il permet également à ces mêmes partenaires de connaître le statut de leurs propositions, intégration ou refus, et ainsi d’améliorer leur propre source d’information. Il s’agit donc d’un mécanisme d’échange vertueux qui permet à chaque acteur de disposer dans les meilleurs délais d’informations de qualité.

FME est encore sollicité pour cette phase en permettant à des non développeurs d’exploiter l’API pour le transfert des données géométriques et attributaires dans le cadre de procédures fiables et robustes.

L’avenir : extension et automatisation

A ce jour l’exploitation des données de l’Eurométropole de Strasbourg par l’IGN ne concerne que les données routières et doit être déclenchée par un opérateur. Le travail en cours prévoit d’une part l’extension à d’autres thématiques telles que le bâti et d’autre part l’automatisation complète de la procédure via une application serveur.


Procédure de mise à jour de la BD Topo

Personne interrogée : Eliane Roos,
Responsable du département appui territorial et animation du collaboratif

Institut National de l’Information Géographique et Forestière

www.ign.fr